Lettre aux parents – 10 juin 2008

Madame, monsieur,

La réussite de votre enfant à l’école est importante pour vous comme pour nous. L’éducation est une des clés pour bien s’en sortir dans la vie.
C’est pour une école plus efficace, qui donne à chacun les possibilités de réussir, que les enseignants ont déjà fait grève plusieurs fois cette année. C’est parce qu’ils souhaitent une école qui fasse plus et mieux pour chaque élève qu’ils sont encore mobilisés aujourd’hui .

Depuis des mois le ministre de l’Education dresse un tableau très sombre de l’école. Et il appuie ses réformes sur l’affichage de mauvais résultats.
Or, d’une part l’école française n’est pas en si mauvais état que ce qu’on veut vous dire... d’autre part les choix du ministre risquent fort de dégrader les conditions dans lesquelles votre enfant travaille à l’école.
Qui peut croire que la suppression de 11 200 postes dans l’Education Nationale améliore le sort de votre enfant à l’école ?
Quels parents peuvent accepter des programmes qui réduisent la part de réflexion, de compréhension, de découverte ? Qui peut, aujourd’hui, accepter qu’on limite la dimension culturelle des apprentissages ? Qui peut comprendre qu’on occulte toutes les connaissances sur la manière dont les enfants apprennent ?

Les enseignants sont également inquiets des décisions concernant les élèves les plus en difficulté : la nouvelle organisation de la semaine scolaire, les stages de remise à niveau pendant les vacances ne permettront pas une prise en charge plus efficace. Nous ne partageons pas l’idée que l’école est incapable d’assurer la réussite de tous, et qu’il faut traiter des difficultés après la classe ou pendant les vacances.

Aucune des décisions prise pour l’école n’a fait l’objet de discussions avec les parents ou les enseignants, pas plus qu’avec les communes pourtant également concernées par certaines mesures.

Les mesures envisagées aboutissent à une remise en cause en profondeur du système éducatif à laquelle nous nous opposons, car elle ne permettra pas la réussite de tous les élèves, comme le proclament le président de la république ou le ministre de l’Education Nationale.

C’est pour défendre une école qui peut travailler autrement à la réussite de vos enfants que nous serons en grève le 10 juin.
C’est pour défendre le service public d’éducation que nous nous engageons.

Et comme à chaque fois que nous décidons de participer à un mouvement de grève, nous vous informons de nos intentions dans les meilleurs délais afin de vous permettre de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la garde de vos enfants. Le projet d’un service d’accueil minimum les jours de grève, tel qu’est envisagé le texte de loi, vise surtout à restreindre le droit de grève, il est donc pour nous inacceptable.

Nous comptons sur votre soutien et votre compréhension,

les enseignants