Avec la révision des programmes de maths et français cycle 1 et 2, le ministère mène une nouvelle offensive d'ampleur contre le premier degré. Ces nouveaux programmes vont renforcer le caractère ségrégatif du système scolaire et l'assujettissement des pratiques enseignantes. En rupture avec les consensus scientifiques en sciences de l’éducation, ces projets privilégient l’application de procédures systématiques et mécaniques au détriment de la résolution de problèmes et de la construction de la pensée. C’est une conception « à l’envers » de l’apprentissage qui y est portée, empêchant toute construction des savoirs fondée notamment sur des situations-problèmes. La précocité de certains apprentissages, l'absence d'explicitation et de construction du sens en font des programmes pour un élève-modèle déjà en réussite, issu des classes culturellement favorisées, renvoyant aux marges de la préoccupation scolaire les élèves des milieux populaires.